Le procès d’Hervé Pinto reprendra ce mercredi

Ce mardi (23 avril), Hervé Pinto a été entendu par la justice. Cette dernière l’a convoqué pour harcèlement moral, trouble à la tranquillité, port d’arme blanche, ainsi que pour violences aggravées et menaces envers un représentant de l’autorité publique.

À la barre, Hervé Pinto a contesté l’ensemble des faits que la justice lui reproche. Pour lui, ce procès est à charge.

D’entrée, la défense a demandé le renvoi. Me Dominique Monotuka, l’un des avocats d’Hervé Pinto, a affirmé à la barre que son cabinet a été visité dans la nuit. Il ajoute que son ordinateur ne s’allumait plus ce mardi matin. La défense a donc indiqué qu’elle n’était pas en mesure de mener le procès et a demandé le renvoi. Tout du long, les échanges entrent les parties ont été tendus.

Cette dernière a été rejetée, peu après 9 h 30. La défense a demandé un délai sur la question de joindre les deux dossiers pour lesquels il est renvoyé aujourd’hui. Elle a 10 minutes pour se positionner sur le sujet.

Peu avant 10 h, nouveau coup de théâtre dans la salle d’audience : la défense demande deux heures pour étudier le dossier. Le procureur de la République précise qu’il s’agit d’une demande exceptionnelle. Le tribunal a accepté, à titre exceptionnel, de laisser jusqu’à 11h pour que la défense puisse rédiger à nouveau ses conclusions.

Vers 12 h, l’audience a repris. L’avocat de Pinto parle d’un “procès politique” et a demandé à la  justice de permette à son client de se défendre. Les avocats ont également demandé au tribunal la géolocalisation précise d’Hervé Pinto au moment des faits.

Les avocats de la partie civile ont déclaré : « Le moyen de nullité soulevé ne repose sur rien sur aucun fondement. Cela révèle une fébrilité. On ne veut pas que ce procès se termine ». L’ensemble des parties a débattu sur la procédure et non sur le fond de l’affaire depuis 8 h, ce mardi, avant de reprendre le déroulé de l’audience, dans l’après-midi.

Un jugement ce mardi, qui intervenait en plein milieu de son incarcération au centre pénitentiaire de Ducos. En effet, Hervé Pinto a été maintenu en détention pour non-respect de son contrôle judiciaire en mars dernier, notamment en raison de l’interdiction de se rendre au Hameau de la Pagerie.

Depuis plusieurs années, le quinquagénaire se bat pour défendre des terrains au quartier Clouette, aux Trois-Îlets. Ces derniers font partie de la succession de Félix “Dédère” Grat et sont en indivision. Hervé Pinto condamne la construction de logements sur ces terres.

Ce mardi matin, devant le tribunal, une cinquantaine de militants se sont rejoints pour soutenir Hervé Pinto. Cette affaire, qui s’est gonflée en polémique sur le foncier, est très suivie par la population martiniquaise. Les manifestants se sont faits entendre, jusque dans la salle d’audience.

À l’extérieur comme à l’intiérieur du tribunal, un important dispositif des forces de l’ordre a été mis en place. Un système de sécurité a également été mené pour les personnes qui entraient dans le bâtiment.